Coopération audiovisuelle, industries culturelles et créatives

Le secteur de coopération audiovisuelle couvre un large champ d’action : cinéma, audiovisuel, musique, jeu vidéo, réalité virtuelle et augmentée, webtoon. Il crée du lien entre professionnels français et coréens de ces secteurs, met en place des outils et de la documentation pour répondre aux sollicitations ou susciter un intérêt auprès d’interlocuteurs variés, et réalise des actions concrètes et structurantes, tant auprès des professionnels (artistes, producteurs, distributeurs, professeurs, etc.) que du grand public.

Le service audiovisuel promeut auprès de ses partenaires la notion de diversité culturelle et met l’accent sur la sensibilisation des jeunes publics et leur accès à une culture variée. Il facilite le dialogue entre les acteurs coréens et français, créant des ponts entre structures institutionnelles, privées et publiques.

Le ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères, le ministre de la Culture et le ministre de l’Economie et des Finances ont désigné la Corée comme l’un des 37 pays qui présentent un fort potentiel de développement et d’export pour les industries culturelles et créatives françaises, et parmi les 5 pays particulièrement stratégiques au regard de son potentiel touristique et du rayonnement international de ses productions audiovisuelles. Correspondant industries culturelles et créatives, l’attachée audiovisuelle monte avec les autres opérateurs de l’État des actions transversales, permettant d’accroitre la visibilité de la France dans ces secteurs à fort potentiel, où la France et la Corée excellent.

En effet, la dynamique créée par la « Hallyu », la vague culturelle coréenne, continue sa progression, et déferle dans le monde entier. Les contenus, personnages et « idoles » (acteurs, chanteurs, etc.) sont déclinés sur différents supports : TV, musique, cinéma, webtoon, puis repris dans des produits dérivés. La Corée du Sud est un marché de 51 M d’habitants à fort pouvoir d’achat, avec une consommation de contenus audiovisuels et culturels importante et un fort taux de pénétration des nouvelles technologies et contenus digitaux.

Cinéma

La Corée du Sud, comme la France, est un véritable pays de cinéma. Souvent comparés pour leur nombre d’entrées en salle prépandémie avoisinant les 200M d’entrées, l’importance des productions locales au box-office, et un modèle ambitieux de soutien à la création par les pouvoirs publics, les industries cinématographiques française et coréenne divergent aujourd’hui sur certains aspects. En effet, en 2022, les entrées en salle en Corée du Sud n’ont récupéré qu’à 50% les entrées de 2019. Cumulé avec de nombreuses augmentations du prix du billet, les salles obscures peinent encore à retrouver leur public. Les K-movies ont la part forte du box-office suivit des grands succès de productions étrangères, souvent américaines. Le cinéma français est aussi régulièrement représenté, bien que moins populaire.

Audiovisuel

La Corée contemporaine s’est développée avec une stratégie de connexion à internet pour l’ensemble de sa population. En ce sens, elle a promu une accessibilité forte aux écrans et encouragé la création d’une société connectée, numérique et interactive. Cette stratégie a alors généré une dynamique inédite dans la création et la production de contenus audiovisuels. Les séries coréennes connaissent une forte exportation à l’échelle mondiale, notamment grâce à des plateformes de streaming comme Netflix. Les succès mondiaux, comme Squid Game ou encore The Glory, contribuent à une popularité croissance de la culture coréenne à l’étranger. En dehors de l’animation française, 1er genre exporté, la fiction française a à ce jour une faible présence au sein des programmes coréens.

Musique

Le marché coréen est largement dominé par une production locale s’exportant de plus en plus, comme en témoigne la popularité de la K-Pop. Ce marché robuste se distingue par la persistance d’un engouement pour les produits physiques, notamment à travers le merchandising, malgré l’importance croissante du numérique (avec un taux de pénétration d’internet de 96 %). La Corée du Sud a promu l’hyper-connectivité de sa population, stimulant la rapide digitalisation de l’industrie musicale avec le développement de nombreuses plateformes de streaming.
Actuellement, le secteur musical coréen prospère en adoptant les dernières innovations, telles que les concerts en livestream et les technologies immersives, tout en exportant avec succès des artistes à l’échelle mondiale. Par ailleurs, le marché de la synchronisation, impliquant la musique à l’image, semble constituer une opportunité privilégiée pour pénétrer ce marché en pleine évolution.

Jeu vidéo

La Corée occupe en 2021 la quatrième position sur le marché mondial du jeu vidéo. Cette industrie tient en effet une place prépondérante au sein de la culture et des industries coréennes, en témoigne une forte consommation par la population vidéo (74.4% des 10- 65 ans consomme des jeux vidéos) et un écosystème très structuré. Le pays affiche l’un des taux de pénétration de smartphone les plus élevés d’Asie, atteignant 94% et bénéficie d’une connectivité importante permettant une montée en puissance des jeux mobiles. Enfin, la Corée est reconnue comme le berceau et le leader mondial de l’eSport, largement soutenu par les plus grands conglomérats (chaebols) locaux. La place prépondérante des jeux mobiles en Corée offre une porte d’accès aux entreprises françaises sur ce secteur.

Réalité virtuelle

La puissance des conglomérats (chaebols) spécialisés dans la construction et la propension forte de la population à adopter rapidement de nouvelles technologies donnent à la Corée du Sud un des niveaux de digitalisation les plus élevés au monde. La réalité virtuelle s’intègre progressivement dans la société coréenne, que ce soit dans le cadre du soft power culturel (expositions immersives), de la formation et des contenus éducatifs, du commerce en ligne, ou encore avec l’émergence des influenceurs virtuels. Dans le domaine du jeu vidéo, le marché de la réalité mixte a atteint 4.3 milliards d’euros en 2020, affichant un taux de pénétration de 8% chez les joueurs coréens en 2021. Il est également important de noter l’implication des acteurs publics dans ce domaine. Dans le but de renforcer la compétitivité nationale et de positionner la Corée du Sud comme un acteur majeur du métavers à l’échelle mondiale d’ici 2026, le gouvernement sud-coréen mène une vaste politique de financement des technologies immersives. Les histoires et expériences immersives et innovantes française peuvent prendre une place grandissante sur ce marché.

Webtoon

Le format webtoon a vu le jour en Corée du Sud avec l’avènement des premiers smartphones au début des années 2000, inauguré par le portail web coréen Daum en 2003, suivi de près par Naver en 2004. La structuration du marché, organisé autour de grilles de programmes réparties tout au long de la semaine, a facilité sa monétisation. Cette évolution s’est accélérée avec l’introduction de solutions de paiement en ligne, marquant le passage d’un modèle gratuit financé par la publicité à un modèle freemium ou premium.

Grâce à une culture favorisant la consommation rapide, souvent désignée sous le terme de "snack culture", et bénéficiant d’un réseau 5G performant, l’écosystème sud-coréen se révèle extrêmement propice aux formats des webtoons. Le webtoon en Corée du Sud génère de nombreuses adaptations grâce à la stratégie "One Source Multi Use" (OSMU), qui vise à adapter le contenu sur différents médias. Les acteurs français observent de près ce modèle de structuration du secteur et de nombreuses collaborations sont possibles.

Pour en savoir plus sur les secteurs ICC, retrouvez la cartographie des acteurs des ICC en Corée du Sud et nos notes d’opportunités par secteur ici.

Dernière modification : 24/09/2024

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